TPE : Jeux-Olympiques
Thème : Argent
Problématique : Quels sont les enjeux et impacts économiques, sociaux et politiques des Jeux-Olympiques pour les pays organisateurs ?
A) L'organisation des jeux olympiques dans l'Antiquité
Reconstitution d'Olympie à l'Antiquité
Les jeux olympiques antiques ont été créés au cours du VIIIe siècle avant J-C pour rendre hommage à Zeus (dieu de la foudre). Ce festival religieux a duré plus de 1000 ans. Les jeux se sont finit en 393 après J-C par la volonté de Théodose qui a ordonné que les lieux religieux de cultes grecs soient abandonnés. On a des preuves de leur existence notamment grâce à Pausanias et sa Description de la Grèce, de la peinture sur les vases en céramique et bien sûr, les vestiges archéologiques de la ville d’Olympie (temples, gymnase et stade). Tous les témoignages ci-dessous se situent dans des périodes distinctes, Pausanias écrit au milieu du IIe siècle après J-C, alors que le stade d'Olympie date au plus tard de 350 après J-C et que les vases représentant des épreuves athlétiques datent principalement de la fin du Vie siècle avant J-C et du Ve siècle avant J-C.
Les jeux olympiques antiques sont le reflet de la culture gréco-romaine de l’époque. «Mens sana in corpore sano » telle est la fameuse citation voulant signifier « un esprit sain dans un corps sain » qui résume le mode de vie gréco-romain. Les jeux antiques mettaient en avant l’Homme, lui faisant pratiquer sports et arts, ce qui mena à différentes manifestions (jeux panhelléniques). (Pan= tout, hellène=grec) Comme le dit leur nom, les jeux devaient rassembler le monde grec qui à l’époque était répandu de l’Asie mineure à l’Afrique du Nord par des cités-Etats. Ces derniers regroupent les 4 grands jeux antiques dont les jeux olympiques qui figurent en premier (jeux olympiques, puis les jeux isthmiques, en troisième se situe les jeux néméens et enfin les jeux pythiques). Ces jeux étaient tout d’abord religieux, où l’on pouvait constater au long de ces manifestations des multiples offrandes pour les dieux. Cependant, la doctrine qui est mise en avant durant ces fêtes est de s’affronter dans des épreuves philosophiques, sportives et artistiques dans la paix et le respect d’autrui et notamment des autres peuples à qui on est en guerre en temps normal. Nous allons plus nous intéresser aux jeux olympiques, les jeux sportifs.
Discobole, Lancelloti, copie romaine, vers 120 ap J-C, palais Massimo alle Terme
Les jeux olympiques antiques se déroulent en cinq jours avec trois jours pour la cérémonie d’ouverture. Ils ont lieu tous les quatre ans et se déroulent au même endroit, à Olympie. Les grecs ont nommé cette période de quatre années «Olympiade », de plus, elle servait de système de datation : le temps ne se comptait pas en années, mais en Olympiades. La cérémonie d’ouverture était un moment où l’on pouvait admirer la puissance de l’empire grec avec toutes formes d’arts (sculpture, architecture, peintures sur vases...).
C’était aussi un moment où les grecs de partout pouvait se procurer des objets faisant référence aux jeux. Même à cette époque l’image des jeux est soumise à la commercialisation Cette cérémonie d’ouverture était en quelque sorte une grande foire où l’on trouver tours de magies, acrobaties, prédictions, danses, musiques… Comme quoi, peu de choses ont énormément changé. Ces jeux étaient en été et le troisième jour après leur commencement devait coïncider avec la deuxième ou la troisième lune après le solstice. Donc, le premier jour était réservé à diverses manifestations religieuses avec des prières, sacrifices mais aussiaux athlètes et juges qui prêtaient serment de ne pas se plier à la corruption et d’agir dans le respect des règles... Au deuxième jour, les jeux sportifs
commencent. On ne pouvait assister qu’à des sports individuels. Ce même jour est dédié aux compétitions hippiques le matin, et au pentathlon l’après-midi. On assistait aux courses de chars, courses de chevaux montés passés à l’hippodrome. Ce sont les seuls athlètes qui n’étaient pas nus mais vêtus d’une longue tunique. Les vainqueurs de ces épreuves n’étaient bizarrement ni les jockeys, ni les auriges mais les propriétaires de chevaux. Le pentathlon est composé de cinq épreuves qui sont le lancer de disque, le saut en longueur, le lancer de javelot, la course et la lutte. Elles sont concourues au stade, avec des athlètes nus. Ensuite, la matinée du troisième jour était l’apogée des jeux avec une hécatombe suivie d’un banquet chez les magistrats conviant juges, prêtres, ambassadeurs et athlètes. L’après-midi quant à elle était réservée aux épreuves des juniors de douze à dix-huit ans. Enfin, les deux derniers jours étaient surtout marqués par des épreuves assez violentes (pugilat, lutte, pancrace) mais nous pouvions voir différentes courses (course en armes, course du stade, diaulos, et dolichos). Ces jeux se terminent par les récompenses qui étaient une couronne d’olivier sauvage, des rubans et des invitations aux festins des politiciens.
Vase grec d'une course à pied
Vase grec d'une course de char
Intéressons-nous davantage à l’Homme antique et plus précisément à l’athlète qui reflète ce que doit être la société idéale. On a tous l’image de l’homme grand, bien proportionné, musclé, et nu car tel doit être cet homme grec. Le corps et le sport sont aussi importants que le savoir et l’intellectualisme comme le rappelle la célèbre citation prononcée un peu plus haut. Cependant, souvent ceux qui ont le droit à l’éducation, font partie de l’aristocratie grecque. C’est pour cela que jusqu’au Ve siècle avant JC, les athlètes sont exclusivement des aristocrates des cités. Car normalement, pour pouvoir participer aux jeux olympiques, il fallait être un homme d’origine grec et libre, mais ce n’est qu’un euphémisme pour donner de l’espoir à tous, étant donné que ces manifestations étaient réservées à l’amateurisme des athlètes. Donc bien entendu, les femmes y étaient interdites de participation et seuls les femmes non-mariées peuvent assister aux jeux. Mais à partir du Ve siècle, une certaine évolution s’est prononcée au niveau de la diversité sociale des vainqueurs. Nous pouvions voir beaucoup plus de vainqueurs étant de condition modeste, de plus le professionnalisme des jeux a commencé à apparaître avec des athlètes mieux entrainés et issus d’écoles spécialisées. Néanmoins, cette professionnalisation n’est pas dû à la recherche d’argent (même si certains historiens le conteste) mais de reconnaissance et de gloire car une fois retournés dans leur cité, les vainqueurs sont acclamés et dans certains cas extrêmes, vénérés.
Certes les jeux olympiques sont divertissants mais rappelons encore une fois qu’ils ont été instaurés pour la paix entre les cités. C’est grâce à la fameuse trêve olympique mise en place à l’Antiquité que nous avons pu voir naître les Jeux olympiques modernes. Coubertin voulant revoir une période de paix entre nations se confronter aux sports avec respect de l’entre soi. La trêve officiellement proclamée par les hérauts qui entreprennent une tournée pour
Statue d'Héraclès, musée du Louvre
clamer la prochaine date des jeux olympiques. Pendant longtemps, la trêve commençait un mois avant les jeux et se terminait un mois après la fin des jeux, mais avec l’agrandissement de l’empire grec, puis romain, sa durée a doublée ou bien même triplée. Les athlètes devaient se déplacer de plus loin s’ils venaient d’Europe occidentale par exemple. Et pour ne pas se faire attaquer quand ils passaient dans les cités ennemies pour rejoindre Olympie, il fallait donc augmenter le temps de paix. Mais la fonction politique des jeux antiques était autre, avec plus de quarante mille spectateurs venant assister aux jeux, cela permettait de véhiculer des messages, de faire des négociations politiques, informer les grecs de la puissance de l’Empire et partager les projets de guerre contre les barbares. Mais à l’époque de l’Empire romain, la fonction politique devient quasi-nulle. Ce n’était plus qu’un divertissement.
Même si Pierre de Coubertin a restauré les jeux olympiques par fascination des jeux antiques et de leurs vertus, et voulant les réutiliser pour les jeux modernes, les deux manifestations restent très différentes et n’abordent que quelques points communs. Nous allons donc étudier maintenant, les jeux modernes.
Empire romain en rouge